La force du collectif et de la participation citoyenne, pilier de la Smart City

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Le concept de Smart City fonctionnera seulement si les citoyens deviennent acteurs de la vie municipale et s’approprient les technologies.

L’empowerment des citoyens est un enjeu majeur de la smart city.

Cette implication passe d’abord par l’instauration de portails interactifs, de guichets uniques et de services en ligne.

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Les espaces de participation citoyenne se multiplient. La politique représentative traditionnelle est plus efficace quand une autre forme de démocratie plus vivante, plus critique, se déploie à l’extérieur des institutions.

Les propositions doivent émaner des citoyens

Une ville intelligente ne peut être orchestrée que par le citoyen, car c’est de lui que doivent émaner les propositions; à ce sujet d’ailleurs, la technologie permet l’expression de ces propositions, comme l’ont montré les dernières expériences de budget participatif. Les citoyens expriment des souhaits, les politiques les traduisent pour définir les contours de la stratégie ; quant aux partenaires privés, ils en dirigent l’application au quotidien.
Aux nouveaux modèles économiques de la ville intelligente (auto partage, véhicules électriques, production décentralisée d’énergies renouvelables) doivent correspondre de nouveaux modèles socio-politiques de citoyenneté (referendum locaux d’initiative populaire, budget participatif, collaboration collectivités / associations). De plus en plus d’initiatives viennent des citoyens, qui agissent à leur échelle sans passer par les institutions.

Renouer le dialogue entre les citoyens et les maires

Citons l’exemple très parlant de l’application Fluicity qui se veut un outil d’anticipation et d’aide à la prise de décision pour les élus. Elle permet aux élus de dialoguer avec leurs administrés : les maires peuvent faire descendre de l’information ciblée à leurs citoyens et inversement les habitants peuvent donner en temps réel leur avis sur les propositions de la collectivité, signaler un dommage dans leur rue ou tout simplement proposer une idée. « Les données recueillies permettent aux élus de prendre des décisions et d’être plus efficaces. Les citoyens mesurent en retour l’impact de leurs avis sur les décisions des maires », Julie de Pimodan, CEO Fluicity. Utilisée par de plus en plus de municipalités en France, Fluicity est déjà en place dans 7 villes et en déploiement chez 35 nouvelles municipalités dont de nombreuses faisant partie du projet Grand Paris.

Les vertus d’une approche bottom-up

Des modes de collecte et d’organisation de l’information et d’engagement des citoyens qui ont fait leur preuve. Les outils de signalement (ou citizen-reporting apps) sont parmi les outils les plus simples à mettre en œuvre et portent une promesse concrète d’efficacité technique. Et il n’est pas récent, l’outil pionnier FixMyStreet ayant été lancé il y a presque dix ans au Royaume-Uni.

fix my street

Fix My Street est une plateforme internet et mobile à la disposition du citoyen et de l’administration pour signaler et suivre la résolution des incidents dans l’espace public. Il existe à Paris sous le nom de “Dans ma rue”. Ce type d’outils offrent également la possibilité de remonter des suggestions (ou idées).
L’utilisation de ces outils peut soutenir l’engagement dans une« communauté locale » – mon quartier par exemple – en ligne ou hors ligne, et présente le bénéfice de transformer un acte simple de signalement en expérience civique.

Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat : nouveaux outils pour porter la voix du citoyen

D’autre part, la pression des citoyens sur les réseaux sociaux a de plus en plus d’impact. Les utilisateurs des services ne sont plus de simples usagers mais deviennent des acteurs. Aujourd’hui, les collectivités utilisent quasiment systématiquement leurs comptes Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat pour relayer rapidement toute information utile aux habitants connectés (trafic, travaux, évènements, situations exceptionnelles). Quant aux habitants, ils se sont aussi appropriés les réseaux sociaux notamment pour créer des communautés dans leurs villes par exemple dans le sport (strava, runtastic) ou encore dans les milieux associatifs.
Ils s’en servent également pour manifester leur mécontentement et faire remonter des dysfonctionnements, et ce en fédérant d’autres citoyens.

Civic tech, une remise en cause des formes classiques de la représentation

Les civic tech, ces plates-formes a priori transpartisanes qui promettent, comme Voxe.org (voir Focus), de « révolutionner la démocratie ». Il existe beaucoup d’initiatives du même genre aujourd’hui : Accropolis, chaîne vidéo d’actualité politique en ligne, Ma Voix, créée pour « hacker » les élections législatives de juin 2017 en faisant élire des anonymes, ou encore Bayes Impact, start-up espérant « redonner le pouvoir aux chômeurs »

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En résumé, remettre l’habitant, le citoyen, au cœur de la démarche publique pour construire les villes intelligentes
Dans son rapport daté d’avril 2017 sur l’avenir des Smart Cities au Premier Ministre “De la smart city au territoire d’intelligence(s) L’avenir de la smart city”, le député de Maine-et-Loire Luc Belot définit trois principes directeurs de la smart city et qui s’applique selon moi d’autant plus au pilier de la Smart Governance:

1 : Organiser une réelle gouvernance

Chaque structure intercommunale devra se doter d’une structure de gouvernance associant à minima élus et administration, et plus efficacement l’enseignement supérieur et des acteurs économiques, permettant de sortir des politiques de silo vers une réelle transversalité.

2 : Assurer la souveraineté, éviter la privatisation de la ville

Les enjeux de souveraineté doivent être appropriés à tous les niveaux de décisions pour s’assurer que les territoires gardent la maîtrise de la donnée, des outils, applications smartphone, des logiciels métiers, et que la standardisation et la réversibilité soient des préalables.

3 : Garantir une ville inclusive

Donner une place à chaque citoyen, sans fracture sociale ou numérique. Dans une vraie logique d’empowerment le mettre au cœur des projets en passant d’une approche centrée usager (user centric) à une approche centrée citoyen (citizen centric).
Au delà des opportunités qu’offrent les nouvelles technologies, la smart governance consiste en premier lieu à replacer l’usager au cœur de la stratégie publique, de chercher à répondre à ses besoins, et de concentrer les efforts à la mise en place d’une « expérience utilisateur » riche, positive et inclusive.

 

Source

  • Source : “De la smart city au territoire d’intelligence(s) L’avenir de la smart city”, rapport de Luc Belot

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